Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/763

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de tout ce que mon pere et ma mere m’ont laissé, me devrois-je attrister et en faire plus mauvaise chere, veu que dans tous les romans, l’on void les histoires de plusieurs personnes qui se trouvoient en païs estranger sans posseder aucune chose, et si c’estoient le plus souvent des princes ou des chevaliers dont la maison estoit bien plus opulente que la mienne. Ils ne vivoient que par emprunt chez de bons amys qu’ils trouvoient par tout, et cela te semble t’il estrange ? Les romans disent ils en cela quelque chose d’incroyable ? N’avons nous pas presque tousjours vescu de mesme jusqu’a cette heure. Tantost Montenor nous a traictez, tantost Oronte, tantost Hircan, et tantost mesme Clarimond encore qu’il semble estre maintenant