Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/764

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mon plus grand ennemy, ce qui n’est pas peu admirable, et ce qui monstre assez que les vrays amants sont favorisez du ciel. Tu vois aussi que Polidor et Meliante qui sont d’un païs de beaucoup plus eloigné que le nostre et qui ne possedent rien en cette contree ne laissent pas de se maintenir joyeusement par les bien faits des amys qu’ils rencontrent. Il y à d’autres amans dont il est parlé dans les livres, lesquels n’ont vescu que de racines dans les desers, comme des hermites, et la pluspart se sont mis à garder des moutons pour vivre de ce petit revenu. A qui tiendra-t’il que nous ne façions de mesme si nous sommes reduits à une extreme disette, et pourquoy ne garderons nous pas bien un troupeau

p452

quand la nece