Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/806

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Quand ils eurent cessé Fontenay jetta trois ou quatre souspirs, et puis il se plaignit de cette sorte. Faut il donc qu’un autre soit le maistre de celle dont je ne puis estre seulement le serviteur ? Faut il qu’un autre corps joüysse de mon ame ? Ha ! Belle, pourquoy me desdaignez-vous ? Il y a telle nymphe de Diane qui m’ayme mieux que sa maistresse. Il y en a qui courent apres moy, et qui m’offrent tout ce que je vous offre : mais je me reserve pour vous seule. Au moins si vous ne me voulez rien donner ne refusez pas mon cœur que je vous donne. Soyez si favorable que de l’accepter, et m’en rendez un tesmoignage par un seul mot de vostre bouche. Que vos belles levres dont le mouvement est le