Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/83

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moins triste qu’auparavant, et y voyant encore la mesme figure je parlay de cette sorte. Chacun m’avoüra que ce visage est aymable, et pour moy je me sentirois tres-heureux si je trouvois une fille qui en eust un aussi beau. Pleust à Dieu que cela fust ! Mais pourquoy le desiré-je y a t’il rien de meilleur que d’estre maistresse et serviteur tout ensemble ? à toute heure je pourray voir la beauté dont je suis espris. Si je souspire, elle souspirera ; si je ris, elle rira aussi ; si je cherche des faveurs, elles seront aussi tost obtenuës que desireés ; si je donne quelque chose à ma nymphe, il n’y aura rien de perdu, car je donneray tout à moy mesme. Si j’employe