Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/840

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

estoit cause que tu estois bien venu par tout. Je te verray gueux à cette heure cy. Carmelin fut si pacifique qu’il ne respondit mot à ces injures, il se mit seulement à pleurer, pour tesmoigner que sa tristesse estoit grande, mais en soy mesme il se consoloit fort, considerant que ceux qui le gourmandoient comme s’il n’eust plus esté apuyé de personne, seroient quelque jour bien trompez quand ils verroient que Lysis vivroit encore. Il prit donc du cypres dans le jardin, et le porta paisiblement à Hircan qui en sema des rameaux par toute la chambre selon la coustume des antiens qui tenoient cet arbre pour funeste. Carmelin songea alors en soy-mesme qu’il avoit ouy dire à Hircan qu’il faloit brusler le corps de

p471

Lysis et no