Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/841

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n pas l’enterrer. Cela le mettoit en d’estranges inquietudes, car pour accomplir le dessein de son maistre, il faloit qu’il fust enterré necessairement, afin qu’Adrian n’ayant plus rien qui le retinst en Brie s’en retournast à Paris, et que pendant la nuict il fist sortir Lysis du tombeau pour aller passer quelque temps en un lieu escarté, et revenir apres reprendre sa premiere vie. Que si au contraire l’on le vouloit brusler, le pauvre homme ne sçavoit s’il ne seroit pas obligé de declarer qu’il n’estoit pas mort, de peur que l’on ne commist ceste grande cruauté de le brusler tout vif. En fin il jugea qu’il se devoit donner un peu de patience pour ne point encourir la hayne de son maistre, qui se fust fasché de voir qu’il gardoit si peu les secrets, tellement qu’il se delibera de ne declarer la verité