Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/842

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que dans la necessité extreme. Comme il estoit en ceste pensee Philiris estant monté à deux genoux sur une chaire, et apuyant ses mains sur le dossier commença de tousser cinq ou six fois comme un homme qui se prepare à parler long temps. Tous les bergers s’assirent, sçachant qu’il vouloit faire une harangue funebre sur la mort de Lysis, et chacun gardant le silence il parla de cette sorte. Je ne sçay quel bien nous reste apres celuy que nous avons perdu, tristes, et desolez bergers, si ce n’est que nous repassions en nostre memoire le contentement que nous avions de posseder l’incomparable Lysis, car tousjours sommes nous tenus de remercier les dieux de nous l’avoir laissé quelque temps, plustost que de les injurier