Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/862

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sont beaucoup d’autres qui ont offencé les dieux. Apres avoir long-temps cheminé avec un esprit qui me servoit de guide, je vy que petit à petit l’air s’esclaircissoit, et enfin je me trouvay insensiblement en un païs, où il y avoit assez de lumiere pour voir les belles choses qui s’y trouvoient. Il y avoit une prairie couverte d’une infinité de fleurs qui ne se peuvent rencontrer qu’en voyageant par toutes les contrees du monde ; au bout de là il y avoit un boccage garny d’autant d’arbres differends, et ce fut là que je trouvay beaucoup d’ames bien heureuses qui commencerent à me faire des complimens pour le plaisir qu’elles recevoient de m’avoir en leur compagnie. Je n’avois pas laissé icy ma civilité, tellement que je leur respondy en termes assez courtois. Elles estoient toutes