Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/863

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vestuës de blanc, et leur passe-temps ordinaire estoit de reciter des vers, de jouër du luth ou de la guytarre, et non pas de joüer aux cartes ny aux dez, ce qui estoit reservé pour les mauvais demons. Comme elles me monstroient toutes leurs delices, je m’avisay de leur demander pourquoy nous n’estions point apellees autrement que des ames, et pourquoy l’on nous mettoit au feminin genre, veu que plusieurs d’entre nous avoient esté autrefois hommes. Il y en avoit une qui m’alloit respondre, lors que je vy l’amour voler par dessus ma teste, lequel me prit entre ses bras et m’emmena si viste par l’air, que la grande agitation m’assoupit, de sorte que je me suis trouvé