Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/87

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du contentement, m’aprenant l’invention de m’aymer moy-mesme, tellement qu’en sortant de sa maison pour m’en retourner a la mienne, je luy donnay un diamant pour son salaire. Dés le jour mesme je parlay de luy à un gentil-homme de mes amis, qui m’asseura que c’estoit le plus grand trompeur du monde, et qu’entre autres subtilitez il avoit celle-cy de faire sortir une voix du profond de son estomach, tenant la bouche fermée, comme si c’eust esté une autre personne qui eust parlé fort loin de luy, et que par ce moyen il abusoit plusieurs personnes, leur rendant responce de ce qu’elles desiroient, comme si c’eust esté un demon, ou l’ame de quelque trespassé. Je