Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/96

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luy : neantmoins il n’avoit autre raison de moy sinon que je m’escriois apres en cette sorte, helas ! J’ay perdu ma maistresse et mon serviteur tout ensemble. Mon visage se voyoi dans celuy de mon serviteur, et dans mon visage se voyoit celuy de ma maistresse, mais un seul moment à ruiné nos amours reciproques. Alcidamas oyant cecy croyoit que la fascherie de me voir enlevee m’avoit faict devenir folle, et quand il fut en son chasteau il me mena vers un jeune gentilhomme qu’il appelloit son frere, et le pria de tascher de me remettre en mon bon sens. J’avois eu si peu de consideration qu’estant esloigné de mon miroir ; j’avois creu estre esloigné de moy-mesme, encore que je me portasse

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