Page:Sorel - Le Berger extravagant, seconde partie, 1627.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tousjours en tous les lieux où j’allois, mais ayant jetté les yeux sur le miroir d’Iphis frere d’Alcidamas, je reconnus au vray que mon visage, qui par reflexion estoit un object à soy-mesme, n’estoit pas absent de la beauté qu’il adoroit. Je fus si bien consolé à l’instant que je me mis à sousrire et à caresser des yeux mon ordinaire maistresse sans songer à Iphis qui me regardoit attentivement. Ce jeune garçon sembloit estre aussi gay, et aussi voluptueux que son frere, et je fus tout étonné, qu’il se jetta amoureusement a mon col, en me disant, vous me mesprisez bien, la belle, de me quitter pour ce miroir ; ne suis-je pas plus digne de vos regards que luy ? Si vous voulez vous mirer, mirez vous dedans mes yeux. Bien qu’