ntes, bien qu’il ne parle que d’une seule beste ? Comme par exemple il se sert plusieurs fois de la comparaison du lyon ; et s’il faict combattre un grand heros contre un chetif soldat, il dit que c’est comme un lyon contre une brebis ; que s’il vient quelque brave capitaine au secours, il dit que c’est comme un bon pasteur qui veut deffendre son troupeau, ou si quelque heros s’oppose à un autre heros, il dit que c’est un lyon contre un autre lyon. C’est ainsi qu’il s’y comporte, et j’y treuve veritablement une grace nompareille : car pour les mesmes hommes il se sert tousjours de mesmes comparaisons, ce qui est bien plus raisonnable que de les voir tantost soleils, tantost arbres, et tantost fleuves. L’on ne peut avoir la nature de tant de diverses choses tout ensemble. Pour les autres comparaisons elles ne sont pas si salles ny si basses que l’on s’imagine.
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