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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/128

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elque grand personnage du siecle. Clarimond voulant ravaller l’odyssee nous veut faire accroire que ce sont des contes rustiques : mais il ne faict pas esclatter les belles choses qui s’y trouvent ; n’est-ce pas une chose bien agreable que la courtoisie de Polypheme qui promet à Ulysse qu’il le mangera le dernier, pource qu’il luy a donné de bon vin ? Peut on mieux representer l’humeur d’un barbare ? Pour le nom de personne qu’Ulysse prit, la finesse en fut si bonne que tous les autres cyclopes ne se misrent point à le chercher pour le punir du mal qu’il avoit faict à leur compagnon, à cause qu’ils crûrent que personne ne luy avoit crevé l’oeil, et qu’il se l’estoit crevé luy mesme.