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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/127

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des joyes plus grandes que n’a esté leur tristesse. Je n’accorderay pas à Clarimond qu’Homere fust un pauvre mendiant qui gagnast sa vie à chanter aux portes : je sçay bien que plusieurs ont esté de cette opinion, à cause qu’il estoit aveuglé et que de tels chantres le sont d’ordinaire : mais il n’est pas croyable qu’un gueux ayt pû concevoir de si rares choses. Ou est-ce qu’il eust apris l’art de la guerre, et les conseils des grands capitaines ? Ces choses sont elles revelees à des personnes si basses ? S’il est vray qu’un tel musicien ayt esté chanter l’iliade et l’odyssee par toute la Grece, je croyray qu’il n’avoit pas composé ces incomparables ouvrages, mais qu’il se les approprioit ayant trouvé secrettement les memoires

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de l’autheur qui estoit qu