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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/137

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ui se change en feu dans la haute region, et qui rompant avec un grand effort les obstacles dont il est entouré, faict un bruit que l’on apelle le tonnerre, faisant tomber au mesme temps de la pluye des nuages humides qu’il a crevez. Les physiciens cachent ainsi leurs secrets dessous ces fables, et si Vulcan est de tous mestiers chez les dieux, c’est pour monstrer que les operations de la nature et de l’art ne se font guere sans feu, soit un feu corporel, soit un feu spirituel que l’on prend pour l’action vehemente, ou pour la diligence des ouvriers. Clarimond s’amuse encore à de petites particularitez, comme de rechercher au vray quel âge avoit Ascagne, et si c’estoit un rameau d’or que treuva Enee. Il s’attache par trop aux mots en cecy, et je croy qu’il ne merite pas de responce. Il ne songe pas à la belle diction de Virgile, et à la douceur de ses vers, qui est si grande qu’un homme qui ne scait point de latin la peut reconnoistre. Il a commencé apres à parler d’Ovide, et l’a blasmé si injustement, qu’il ne rencontrera jamais personne qui soit de son avis. Il ne trouve pas bon que