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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/167

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poinct, que si l’on le croyoit l’on les jetteroit tous au feu. Que sera ce si l’on en deffend la lecture à toute sorte de personnes ? Nous autres femmes qui n’allons point au college, et qui n’avons point de precepteurs comme les hommes pour nous aprendre les diverses choses qui se passent au monde, c’est seulement dans les romans que nous avons le moyen de nous rendre sçavantes. Si l’on nous les oste l’on nous rendra toutes stupides et toutes sauvages : car nos esprits n’estans pas propres aux livres de philosophie n’y aux autres ouvrages serieux, ce n’est pas la que nous pouvons aprendre ny la vertu ny l’eloquence. Qui plus est l’on nous fera un grand tort, pource que