Aller au contenu

Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

p539

Vous avez voulu imiter les bergers, bien qu’il n’y ait point de plaisir à estre de cette condition ; l’on peut bien vivre aux champs sans porter une houlette. Voyez comme est Hircan, voyez comme est Oronte, et comme je suis. Nous demeurons tousjours icy ; nous chassons, nous peschons, nous nous promenons, nous faisons tout ce qui nous plaist ; n’est-ce pas tout ce que vous desirez ? Que si nous estions bergers, il faudroit que nous eussions soin de nostre troupeau, ce qui seroit fort importun. Tantost il y auroit quelque brebis esgaree, laquelle il faudroit chercher : tantost il y en auroit quelqu’une que le loup emporteroit, tellement qu’il le faudroit poursuivre, ou bien tout nostre troupeau seroit malade, et nous serions fort empe