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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/254

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si ridicules. Il estoit extremement triste, comme estoit son naturel, et son humeur estoit semblable à celle qu’il avoit euë dés sa petite jeunesse. Il parloit neantmoins quand l’on le faisoit parler, mais c’estoit sans rire aucunement, de quelque plaisante chose que l’on peust dire. C’est l’ordinaire de ceux qui ont le cerveau leger ; s’ils rient, ou s’ils se resjouyssent, ce n’est qu’au fort de leur maladie. Leur joye n’est qu’une extravagance, et leurs ris ne passent pas le bord des levres, mais quand leur frenesie cesse un peu, ils ne font plus guere de bruit, et la pluspart des choses qui se disent leur sont comme indifferentes. Je ne m’estonne que de ce que Lysis ne changea point d’amour en changeant d’humeur, mais il faut croire que sa passion venoit d’une autre cause que de celle de