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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/255

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la folie. Il aprit secrettement le lieu où estoit sa maistresse, et l’on luy permit de l’aller trouver. Il luy dit qu’il luy demandoit pardon s’il l’avoit autrefois importunee par des discours extraordinaires, et qu’il ne luy rendroit plus de tesmoignages d’amour où il ne suivist les preceptes de la raison. Elle qui avoit commandement de Leonor de le traiter avecque douceur, luy respondit qu’il luy feroit beaucoup d’honneur de l’aymer, pourveu que son affection ne passast point les bornes de l’honnesteté. Il en eut tant de satisfaction, qu’il s’imagina que les miseres n’estoient plus faictes pour luy, et de verité il ne se trompoit pas, car au mesme temps Anselme

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