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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/68

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est encore jeune, veu que Saturne est bien vieilly, et pource que j’ay entendu parler de dieux, et de demy dieux, j’ay bien de la peine à m’imaginer, comment l’on peut estre dieu à moitié. Les divers signes que les poëtes ont placez dans le ciel me mettent pareillement en resverie : mon desir seroit de sçavoir s’ils croyent qu’il n’y ayt point eu d’estoilles au firmament auparavant les metamorphoses qu’ils racontent. Que si quelqu’un me remonstre que j’espluche la poësie de trop pres, et que j’ay tort de la vouloir rendre ridicule, pource que ses fables sont autant de mysteres, et qu’il n’y a rien qui n’ayt un sens caché, je respondray que l’on treuve tout ce que l’on veut par allegorie dans quelque narration que ce soit, et qu’à un mesme suje