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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/69

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ct un esprit inventif peut donner dix mille explications : mais que ce n’est pas à dire que le poete ayt songé à cacher de si belles veritez dessous ses fables ; aussi quand j’avoürois que les poëtes auroient songé à couvrir quelques secrets, je nierois qu’il y en ayt aucun qui y ayt bien reüssy. Leurs fictions sont trop entremeslees pour y trouver quelque chose de certain. L’on donnera une mythologie au commencement d’une fable, à cause que l’on donne tel visage que l’on veut à une chose du premier coup, mais le reste ne se rencontrera pas, ou bien l’on y remarquera une grande contrainte. Quand Homere dit que Jupiter embrasse Junon, et que le printemps renouvelloit sous eux, ceux qui se meslent de l’expliquer, disent que Jupiter est le ciel et Junon l’air, et que lors que l’air est eschauffé