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Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/74

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nous donnent ceste imagination quand nous les voyons faire, que leur poësie est comme un vieux haut dechausse que les fripiers ont tant retourné et regratté de fois que l’on ne sçait plus de quel biais le mettre. Les uns diront que les yeux de leur maistresse sont des flambeaux qui éclairent à leur mort, et les autres que ce sont des soleils qui leur donnent le jour et la vie. Il se trouve souvent de petites contradictions dedans leurs pointes qu’ils accommodent de toutes façons pour venir à leur sujet. L’on void bien que tout cela n’est qu’une pure sottise, et que c’est un mestier qui n’est propre qu’aux fayneans de mesme que l’amour. Nous avons encore maintenant une autre genre de livres contre lequel je me suis deliberé de parler. Ces livres s’apellent des romans, et