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le vampire.

professait-il une grande défiance de lui-même. Malgré toute la passion qu’il ressentait pour Olivia, mais qu’il n’osait exprimer, il en était toujours à plus s’étonner d’être aimé que de ne pas l’être. Or, la jalousie combattant la crainte, Amadeus apparut au rendez-vous à l’heure dite.

À peine avait-il fait quelques pas près de l’antique basilique, qu’une main se posa sur son épaule sans qu’il eut aperçu personne. Était-ce quelque statue descendue de sa niche qui venait le conseiller de fuir, ou bien une gargouille à tête de batracien rampant autour de lui pour railler sa frayeur ?… Mais, s’étant retourné, il vit en face un individu à forme humaine.

— Sir Amadeus Harriss ?…

— C’est moi, répondit-il avec assurance.

— Voulez-vous me suivre ?

— Je le veux ; mais qui êtes-vous ?

L’homme ôta son chapeau et indiqua un galon noir qui l’entourait.

— Vous êtes un valet ?… Valet de qui ?

— De sir Harriss.

— C’est un idiot, pensa-t-il. Je vous suis ; passez devant.

Après un quart-d’heure de marche par des rues et des squares que sir Amadeus n’avait jamais remarqués, n’ayant que rarement eu l’occasion de traverser ce quartier dans sa voiture, son conducteur s’arrêta devant une maison d’apparence riche. Ils entrèrent. Le jeune homme fat introduit dans un salon.

— Chez qui suis-je ?… demanda-t-il de nouveau.

— Chez sir Harriss.