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le vampire.

simplement M. Nohé-Nahm de faire une visite à son mari.

Quand il entra dans la chambre de Noirtier, celui-ci n’ayant, nous l’avons dit, besoin que de repos, commençait à s’assoupir. Une seule veilleuse combattait faiblement l’obscurité.

— Le docteur réveilla le malade et lui prit les mains avec un sourire amical.

La pâle lueur éclairait en demi teinte la belle figure du médecin, et de fortes ombres la frappaient. Tout-à-coup de souriante et affectueuse, sa physionomie se fixa grave et étonnée. Sans mot dire il alluma un flambeau elle posa près du chevet.

— Je suis fatigué et n’ai besoin que de repos, — dit le mari de Valérie en fermant ses yeux que la lumière fatiguait.

La figure de Nohé-Nahm s’assombrit ; les deux mains appuyée sur la couche, la tête penchée vers le mari de la femme qu’il avait aimée d’une passion vaste et contenue, il lui dit d’une voix lente :

— Vous êtes malade.

— Un peu de migraine, voilà tout. Le sommeil dissipera cela.

— Écoutez, Noirtier, le temps est précieux. Ne vous troublez pas, mais, je le répète, vous êtes malade.

— Mais enfin ?… interrogea avec inquiétude le mari de Valérie en se redressant sur sa couche.

— Ami, avez-vous du courage ?

— Parlez… mais vous êtes pâle !…

— N’effrayons pas votre femme, vous-même ne vous frappez pas l’esprit et je vous sauve.