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le vampire.

tion réclame de moi un peu de patience tout en implorant ma discrétion. Vous pouvez la lire, mylord. Elle ne vous apprendra rien, mais vous comprendrez par le style l’importance de la chose.

Horatio prit la lettre des mains de sir James et la lut attentivement.

— Et puis, continua le baronet, bien que son interlocuteur ne l’écoutât pas, je ne suis point fâché de jouer un vilain tour à ce vilain homme. Il a été la cause de ma déconfiture auprès de cette jeune vierge du char de la Fraternité.

— Et quel serait le résultat de cette révélation ?

— Eh ! eh ! mauvais pour Antarès. Ensuite cela vous éclairerait. On aime toujours à connaître le dessous des cartes.

— Parlez, alors.

— Mylord, on ne commet pas deux fois la même naïveté. Avant que je parle vous allez signer cet ordre à la maison Harriss de Londres, de payer à vue la somme convenue. Harriss est, je crois, votre banquier ; c’est bien le moins que vous fassiez pour cette famille.

— Ne vous permettez donc pas, sir James, des réflexions semblables devant moi. Voici votre mandat ; maintenant je vous écoute.

La physionomie d’Horatio présentait les contractions de l’impatience qui s’irrite. Cet homme dont l’orgueil était le ferment qui bouillonnait sans cesse, apprenant tout à coup qu’il n’avait été que la dupe de celui dont il pensait avoir la dépendance, sentait sa colère monter. Ses yeux, pareils à deux braises, portaient sur le baronet qui, d’ailleurs, s’animait peu.