tion[1] spirituelle et morale. Il renonça donc à toutes les macérations et recommença à se nourrir régulièrement. Lorsque ses compagnons s’en aperçurent, ils ne surent plus que penser de lui ; ils crurent qu’il manquait à ses résolutions et l’abandonnèrent.
Non, jamais. Abandonné de tous, il reconnut que le salut ne pouvait pas être atteint grâce aux moyens enseignés par
- ↑ De même que le sublime fondateur du bouddhisme, plusieurs saints chrétiens des premiers siècles arrivèrent à reconnaître, par expérience, que l’ascétisme ne conduit pas au salut. « Si l’on ne fait que se mortifier », dit Nagaséna, le grand apôtre Bouddhiste, « non seulement on n’obtient pas la délivrance, mais on n’arrive même pas à renaître heureusement. »
La doctrine bouddhique rejette donc, comme inutiles et nuisibles, les macérations et la « mortification de la chair » par des moyens violents. Elle cherche à purifier le cœur et la volonté de toutes les passions, de tous les mauvais instincts. Elle veut développer la connaissance et les forces spirituelles de l’homme. Pour y arriver, elle exige, comme condition indispensable, que ses disciples renoncent à rien posséder et qu’ils vivent dans la chasteté et la pauvreté volontaire, étrangers aux plaisirs des sens et à toute préoccupation mondaine.