Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/102

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sir, ou du moins à employer tous les moyens pour y parvenir.

— Vous partez bientôt, n’est-ce pas ? lui dit Lucy.

— Mais, dans huit jours au plus tard.

— Vous avez bien soif de votre Paris.

— Ah ! Lucy, c’est que c’est à Paris qu’est la vie.

— La vie des gens heureux.

— Non, Lucy ; c’est à Paris qu’il faut aller quand on souffre. Quand on a dans le cœur une flamme à éteindre, un désir de feu à contenir, il faut aller à Paris. Là sont toutes les occupations de l’esprit, toutes les fêtes où l’oreille et les yeux sont enchantés ; là on effeuille son âme à mille plaisirs inconnus ici, quand on ne peut pas la donner tout entière au bonheur.

— Vous avez raison, reprit Lucy ; ce doit être un grand soulagement que de ne rien garder en soi de soi-même. Avez-vous été amoureux à Paris, Luizzi ?