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Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/103

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— Pas comme à Toulouse.

Lucy sourit tristement, et lui fit signe de continuer.

— Des liaisons dont l’inquiétude fait l’éternel tourment et le seul bonheur, reprit le baron.

— Des maris redoutables, n’est-ce pas ?

— Pas du tout ; mais des rivaux de tous côtés. Il y a toujours dix hommes que toute femme un peu élégante est obligée de recevoir du même ton et du même visage ; parmi ces dix hommes elle cache un amant ; quelquefois deux… trois… quatre…

— Oh ! vous calomniez les femmes.

— Non, Lucy ; et en vérité, quand cela s’est trouvé, je n’ai pas osé leur en vouloir ; il y en a de si malheureuses !

— Vous avez raison, il y a des femmes qui portent dans le secret de leur vie des tortures qu’aucun homme ne peut imaginer ; mais ce ne sont pas celles-là qui se consolent avec des amants.

— Oh ! vous le savez sans doute mieux que moi, dit Luizzi en souriant.