Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/140

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vous me méprisiez assez, quand vous êtes venu ici, pour oser tout espérer.

— Il me semble que je n’avais pas besoin de cette présomption et que vous avez fait tout ce qu’il fallait pour me l’inspirer.

— Et voilà ce que je ne comprends plus. Vous êtes d’un monde, monsieur, où les paroles ont, à ce que je vois, un sens plus réel que dans le nôtre.

— Je suis d’un monde, madame, où l’on ne fait pas de la coquetterie un moyen de commerce.

— Oh ! monsieur, s’il en est ainsi, voilà votre marché ; vous pouvez le déchirer.

Madame Dilois tendit le papier à Luizzi, en se détournant pour cacher ses larmes. Le baron était implacable, et il répliqua :

— En vérité, madame, j’aimerais mieux l’achever, et alors je vous jure… que le silence le plus profond…

Madame Dilois fit un geste d’horreur.

Alors, reprit Luizzi, permettez-moi de me retirer.