sées d’il y a une heure et mes pensées d’à présent ?
— Mais je ne sais pas…
— Oh ! vous avez trop de supériorité dans l’esprit et dans le cœur pour vous offenser de ce que je puis vous dire. D’ailleurs je n’accuserai que moi.
— Eh bien donc ! que pensiez-vous il y a une heure ?
— Je pensais… Vous comprenez bien que je ne le pense plus… Je pensais que vous étiez une femme qui n’aviez de compte à rendre de votre conduite qu’à vous-même… une de ces femmes qui donnent un peu au hasard… au caprice… à l’occasion… à un moment d’imagination… qui donnent…
— En voilà assez, dit madame Buré, d’un ton où il y avait autant de tristesse que de mécontentement ; et c’est dans la catégorie de ces femmes que votre bonne opinion de moi m’avait placée ?
— Oh ! ne le croyez pas, madame. Du moment que je vous ai vue, vous m’avez séduit.