Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/173

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À quelque titre que ce soit, j’ai désiré sur-le-champ vous laisser un bon souvenir de l’homme que vous avez rencontré par hasard sur la route de Castres. Je dirai même que ce premier sentiment était presque indépendant de votre beauté et de votre jeunesse. Vous auriez eu soixante ans que je vous aurais entourée de soins comme ma mère ; mais il s’est trouvé que vous étiez si jolie, que j’ai combattu cette première impression ; je vous ai descendue de cet autel improvisé, et j’ai espéré que vous étiez moins parfaite que vous ne le paraissiez pour oser tenter de vous plaire. Je l’ai essayé, mais votre charme m’a de nouveau dominé malgré moi, et si vous étiez juste, vous vous rappelleriez qu’au moment où vous avez prétendu que je vous comparais au soleil et à la lune, je vous disais du fond du cœur que votre présence m’avait souri comme un beau jour, comme une belle nuit ! Que sais-je ? je parlais avec mon cœur, vous m’avez répondu avec votre esprit, j’ai été blessé ; je me suis senti furieux contre moi de m’être laissé prendre à votre grâce, et je viens de vous