Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/179

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au parfum de distinction et de bonheur que vous aurez laissé sur votre passage. Je ne sonnerai pas du cor à la herse de tous les castels, mais je frapperai à la porte de tous les salons ; je ne vous chercherai pas dans quelque beau tournoi, mais je vous attendrai dans toutes les élégantes réunions ; je ne demanderai pas votre belle présence à la fenêtre en ogive de quelque haute tourelle, mais il y aura un balcon chargé de fleurs, une fenêtre doublée de mousseline, derrière laquelle je vous verrai un jour après avoir longtemps cherché ; et alors il faudra arriver à vous. Vous avez un père, un mari, un frère, qui vous défendront, qu’il faudra tourner, miner, emporter : herses, tourelles et mâchicoulis qui me séparerez de mon héroïne, vous tomberez devant moi, et j’arriverai alors à ses pieds pour lui dire : C’est moi, je vous aime, je vous aime comme un fou, prenez ma vie et donnez-moi votre main à baiser.

— Que de folies ! que de belles imaginations !

— Oh ! ces folies, je les ferai ; ces imaginations, je les mettrai à exécution.