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— Je veux quitter ce coupé, monsieur. Il y a, je crois, dans l’intérieur de cette voiture une place vide entre un portefaix et une poissarde ; j’y serai plus convenablement qu’ici.

— Vous pouvez descendre, si vous le voulez ; mais mon parti est pris, et, je vous le jure encore sur l’honneur, je vous retrouverai tôt ou tard.

Madame Buré referma la glace, et, affectant un air d’aisance que le son de sa voix démentait, elle reprit :

— En vérité, je deviens aussi folle que vous. Je vous crois… Je m’alarme… Vous me faites peur… J’oublie que nous plaisantons… Allons, monsieur, achevez votre conte de fée ; il est fort amusant.

— Oh ! ne raillez pas, madame, je vous aime déjà assez pour supporter vos injures et vos moqueries. Ne voyez-vous pas que vous n’avez que cette nuit pour douter de moi, et que j’ai tout l’avenir pour vous forcer à reconnaître cet amour ?

— Encore, monsieur ?