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vier 182.., sans qu’on pût dire qui l’avait percée et arrangée comme elle l’était.

Ce qu’il y a de plus singulier, c’est que la tradition racontait que toutes les autres croisées s’étaient ouvertes de la même façon et dans une circonstance pareille, c’est-à-dire sans qu’on eût vu exécuter les moindres travaux, et toujours le lendemain de la mort de chaque propriétaire successif du château. Un fait certain, c’est que chacune de ces croisées était celle d’une chambre à coucher qui avait été fermée pour ne plus se rouvrir, du moment que celui qui eût dû l’occuper toute sa vie avait cessé d’exister.

Probablement, si Ronquerolles avait été constamment habité par ses propriétaires, tout cet étrange mystère eût grandement agité la population ; mais depuis plus de deux siècles, chaque nouvel héritier des Luizzi n’avait paru que durant vingt-quatre heures dans ce château, et l’avait quitté pour n’y plus revenir. Il en avait été ainsi pour le barbu Hugues-François de Luizzi ; et son fils François-Armand de Luizzi, arrivé