Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/204

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Car l’homme est ainsi fait… l’homme, du moins, a été fait ainsi par la société. Si madame Dilois était venue demander grâce à Armand. Armand se serait battu pour prouver que madame Dilois était une honnête femme ; si M. Charles avait exigé que M. le baron de Luizzi rétractât une parole calomnieuse, M. de Luizzi se serait battu pour prouver que madame Dilois avait un amant ; et si vous demandez aux hommes de cœur ce qu’ils disent de cette conduite, ils répondent qu’ils en feraient autant, ils appellent cela du courage et de la dignité. Si vous y regardiez de près, vous verriez que ce n’est qu’un petit courage et une épaisse sottise. Du reste, après y avoir longtemps réfléchi, Luizzi avait pensé que ce qu’il avait dit de madame Dilois serait un de ces propos sans conséquence qui murmurent un moment et se perdent bientôt dans les mille bruits d’une ville aussi médisante et aussi tracassière que Toulouse. D’un autre côté, Luizzi s’était laissé dominer par le récit que lui avait fait le Diable. Possesseur