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été fort surpris de sa moderne élégance. Cette chambre était complètement Louis quinze, c’est-à-dire que le grotesque et l’incommode avaient présidé à l’ameublement. Quelques vieilles maisons des environs ayant gardé des souvenirs originaux de cette époque, il arriva que la nouveauté de l’élégant Luizzi passa pour une vieillerie chez nos bonnes gens de la campagne, et qu’ils mirent toute la rocaille et tout le rococo de la chambre neuve bien au-dessous de la commode et du secrétaire d’acajou de la femme du notaire.

Du reste, la journée entière se passa à discuter et à arrêter les bases des nouveaux contrats, et ce ne fut que le soir venu qu’Armand de Luizzi se trouva seul. Comme nous l’avons dit, il était assis au coin de son feu ; une table sur laquelle brûlait une seule bougie était près de lui. Pendant qu’Armand restait plongé dans ses réflexions, la pendule sonna successivement minuit, minuit et demie, une heure et une heure et demie. Au coup qui annonça cette dernière heure, Luizzi se leva et se mit à se