Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/271

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« — Vous savez bien ce que je veux vous dire, Mademoiselle.

« — Ce que vous voulez me dire ? répétai-je avec humeur, tant il me semblait injuste de s’en prendre à moi d’une chose où je n’étais pour rien, en vérité, je l’ignore. Qu’ai-je à faire dans l’opinion que vous venez d’exprimer sur votre frère, et vous conviendrait-il de faire croire que c’est moi qui l’ai accusé de dureté ?

« — Vous ne l’avez pas dit, mais vous le pensiez, lorsque vous vous êtes écriée que ce serait une injustice de renvoyer M. Lannois à sa famille.

« — Je ne faisais que répéter ce que vous aviez dit.

« — Vous êtes bien raisonneuse, Henriette, me dit Hortense ; c’est le fait des gens qui ont tort.

« — Tort ! quel tort ? tort en quoi ? lui dis-je en sentant les larmes me gagner.

« Ma sœur, qui jusque-là ne m’avait regardée que d’un air sévère, s’approcha de moi, et, me prenant la main, elle me dit, après un silence