Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je serais morte pour ne pas donner une joie à mon bourreau.

« Bientôt cependant vint l’heure des repas. On pouvait me faire appeler, on me tint en pénitence. J’étais si jeune ! Ils oubliaient que j’aimais et que l’amour est la suprême croissance du cœur. Je ris de leur châtiment. Personne ne veut donc se souvenir ? et Hortense, qui à seize ans avait épousé mon frère, ne voulait donc pas se rappeler qu’elle était femme et mère à un âge où elle me laissait traiter comme un enfant capricieux ? On vint cependant chez moi, une servante se présenta pour me servir ; j’allais la renvoyer, lorsqu’elle me glissa furtivement un papier dans la main. Quelques mots étaient tracés au crayon : « Je pars, mais je reviendrai ce soir. Il faut que je vous parle, il faut que nous soyons sauvés. À dix heures, je serai à la petite porte du parc ; y serez-vous ? j’attends. » Par un hasard étrange, jamais je n’avais vu l’écriture de Léon. Cette lettre n’était pas signée ;