Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/335

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« — C’est monsieur son père, dit le domestique en se retirant.

« Tous les regards s’étaient tournés vers moi au cri que j’avais poussé.

« — Mais vous ne faites pas attention que vous devenez folle ? me dit mon père d’un air de mépris courroucé. On annonce M. Lannois, et vous, devant un domestique, vous criez Léon ! Retirez-vous dans votre chambre… retirez-vous… il est temps de mettre ordre à tout ceci.

« Je vis, à l’expression de mon père, qu’il contenait sa colère à grand’peine. Je sortis en baissant la tête et en murmurant :

« — Ah ! c’est vous, c’est vous qui ne faites pas attention que je deviens folle.

« Puis, à peine étais-je hors de leur présence, que je voulus voir M. Lannois ; M. Lannois, le père de Léon, envoyé par Léon, mon second père, ma dernière espérance ; je voulus voir cet homme, que je me figurais un vieillard vénérable et bon, un vieillard portant l’indulgence et la protection avec lui.

« Je me glissai dans un cabinet,