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DE LA VIE DU BARON FRANÇOIS-ARMAND DE LUIZZI. Armand comprit sur-le-champ le mystère de cette espèce de paiement, et remit la pièce dans la bourse, qui lui parut très-lourde, ce qui le fit sourire.

— Je ne paye pas un caprice si cher.

— Vous êtes devenu avare ?

— Comment cela ?

— C’est que vous avez jeté beaucoup de cette monnaie pour obtenir moins que vous ne demandez.

— Je ne me le rappelle pas.

— S’il m’était permis de vous faire votre compte, vous verriez qu’il n’y a pas un mois de votre vie que vous ayez donné pour quelque chose de raisonnable.

— Cela se peut ; mais du moins j’ai vécu.

— C’est selon le sens que vous attachez au mot vivre.

— Il y en a donc plusieurs ?

— Deux très-différents. Vivre, pour beaucoup de gens, c’est donner sa vie à toutes les exigences qui les entourent. Celui qui vit ainsi, se