nomme, tant qu’il est jeune, un bon enfant ; quand il devient mûr, on l’appelle un brave homme, et on le qualifie de bonhomme quand il est vieux. Ces trois noms ont un synonyme commun : c’est le mot dupe.
— Et tu penses que c’est en dupe que j’ai vécu ?
— Je crois que m’sieur le pense comme moi, car il n’est venu dans ce château que pour changer de façon de vivre, et prendre l’autre.
— Et celle-là, peux-tu me la définir ?
— Comme c’est le sujet du marché que nous allons faire ensemble…
— Ensemble ?… Non, reprit Luizzi en interrompant le Diable ; je ne veux pas traiter avec toi, cela me répugnerait trop. Ton aspect me déplaît souverainement.
— C’est pourtant une chance en votre faveur : on accorde peu à ceux qui déplaisent beaucoup. Un roi qui traite avec un ambassadeur qui lui plaît, lui fait toujours quelque concession dangereuse ; une femme qui traite de sa chute avec un homme qui lui plaît, perd toujours