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Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/37

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cinquante pour cent de ses conditions accoutumées ; un beau-père qui traite du contrat de sa fille avec un gendre qui lui plaît, laisse le plus souvent à celui-ci le droit de ruiner sa femme. Pour ne pas être trompé, il ne faut faire d’affaires qu’avec les gens déplaisants. En ce cas, le dégoût sert de raison.

— Et il m’en servira pour te chasser, dit Armand en faisant sonner la clochette magique qui lui soumettait le Diable.

Comme avait disparu l’être androgyne qui s’était montré d’abord, de même disparut, non pas le Diable, mais cette seconde apparence du Diable en livrée, et Armand vit à sa place un assez beau jeune homme. Celui-ci était de cette espèce d’hommes qui changent de nom à tous les quarts de siècle, et que, dans le nôtre, on appelle fashionables. Tendu comme un arc entre ses bretelles et les sous-pieds de son pantalon blanc, il avait posé ses pieds en bottes vernies et éperonnées sur le chambranle de la cheminée, et se tenait assis sur le dos dans le fauteuil d’Armand. Du reste, ganté avec exacti-