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res de fer et les carreaux étroits de ses hautes fenêtres, reluire les angles de cuivre des registres et leurs étiquettes rouges. Au-dessus de ce rez-de-chaussée régnait une galerie saillante avec un balustre de bois à fuseaux tournés, des portes s’ouvraient sur cette galerie, qui était le chemin forcé de toutes les chambres du premier étage de la maison. Le toit descendait jusqu’au bord de ce corridor intérieur et l’enfermait sous son abri.

Quand Luizzi entra il aperçut sur cette galerie une jeune femme. Malgré l’intensité du froid, elle était simplement vêtue d’une robe de soie ; ses cheveux noirs descendaient en boucles le long de son visage, et elle tenait à la main un petit livre qu’elle lisait, tandis que cinq ou six garçons de magasin remuaient des ballots en s’excitant avec cette profusion de cris qui est la moitié de l’activité méridionale. C’était un tapage à ne pas s’entendre. Personne n’aperçut Armand : les garçons étaient tout entiers à leur ouvrage ; madame Dilois, car c’était elle, avait les yeux fixés sur son livre, et un jeune homme aux beaux