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Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/57

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Un moment après, madame Dilois releva les yeux.

— Hééahouh ! s’écria le commis.

Le silence se rétablit comme par enchantement ; la voix pure de la gracieuse femme dit paisiblement :

— Cent cinquante kilos, laines courtes, à prendre dans le magasin 7 et à envoyer à la filature de la Roque.

Le commis répéta l’ordre avec sa voix vibrante et impérative. Puis, s’approchant de l’une des fenêtres grillées, il frappa du doigt à un carreau ; un petit vasistas s’ouvrit ; Luizzi vit une jeune tête blonde et blanche ; le commis répéta d’une voix qu’il modéra timidement.

— Facture pour la Roque, de cent cinquante kilos.

— J’ai entendu ; vous criez assez fort, répondit une voix d’enfant.

Le vasistas se referma, et Luizzi, en relevant les yeux sur madame Dilois, vit qu’elle regardait attentivement à cette fenêtre, et qu’un faible et triste sourire, qui sans doute s’était adressé