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— Je suis le baron de Luizzi, madame.

À ce nom, elle recula d’un pas, et Charles, le beau jeune homme, examina Luizzi avec une curiosité craintive et mécontente.

Cela ne dura qu’un moment, et madame Dilois indiqua à Luizzi la porte des bureaux en lui disant :

— Veuillez vous donner la peine d’entrer, monsieur ; je suis à vos ordres.

Luizzi entra ; Charles, qui le suivit, approcha une chaise du poêle énorme qui chauffait tout le rez-de-chaussée, et alla prendre une place à un bureau où l’attendait la correspondance du jour. Luizzi examina alors l’intérieur de cette maison, et aperçut, assise devant une table, la jolie enfant qui avait ouvert le carreau ; elle écrivait avec attention ; elle pouvait avoir neuf à dix ans et ressemblait à madame Dilois de manière à ne pas permettre de douter qu’elle fût sa fille : malgré sa beauté, quelque chose de triste et de résigné vieillissait cette jeune tête. Madame Dilois serait-elle sévère ? se demanda Luizzi ; il y avait cependant bien de l’amour dans le regard