Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/67

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madame Dilois avec un sourire qui achevait la phrase de Luizzi ; le marché sera bon.

— Pour qui, madame ?

— Mais pour tous deux, je l’espère… Elle s’arrêta un moment, et reprit avec un regard souriant : Si vous vous entendez peu aux affaires, monsieur, je suis… honnête homme, j’y mettrai de la probité.

— Cela vous sera difficile, madame, et assurément je perdrai quelque chose au marché.

— Et quoi donc ?

— Je n’ose vous le dire, si vous ne le devinez pas.

— Oh ! monsieur, vous pouvez parler : dans le commerce on est habitué à de bien singulières conditions.

— Celle dont je veux parler, madame, c’est vous qui l’imposez.

— Je n’ai encore parlé d’aucune.

— Et cependant moi je l’ai acceptée, et cette condition est celle de se souvenir peut-être trop longtemps de vous comme de la femme la plus charmante qu’on ait rencontrée, d’une femme