Page:Soulié - Les Mémoires du Diable, 1838, tome I.djvu/86

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— Lui et bien d’autres des meilleures maisons de Toulouse, sans faire tort à la vôtre, monsieur le baron, et ce n’est pas d’hier. Les affaires de la famille du Val sont dans l’étude depuis plus de cinquante ans, et c’est M. Barnet qui a rédigé le contrat du marquis actuel ; c’est un événement qui m’a tellement frappée, que je m’en souviens comme de ce matin ; il me semble toujours voir la figure de M. Barnet quand il rentra de la signature. Il avait l’air d’un imbécile.

— Qu’était-il donc arrivé ?

— Ah ! monsieur le baron, je ne puis vous le dire, c’est le secret du notaire, c’est sacré. Si je le connais, c’est que M. Barnet était si troublé dans le premier moment, qu’il a parlé sans savoir ce qu’il disait.

— Je suis discret, madame.

— Il n’y a si bon moyen de se taire que de ne rien savoir.

— Vous avez raison, répondit Luizzi ; je ne vous demande rien, mais je suppose qu’à présent madame du Val est heureuse.