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Elle marcha si rapidement que Luizzi eut peine à la suivre. Ils firent plusieurs détours, et arrivèrent dans une ruelle déserte, bordée de murs de jardin. Tout en marchant la chambrière ajouta :

— Entrez sans vous arrêter.

Et presque aussitôt elle s’élança dans une porte entr’ouverte, qu’elle referma avec une grande précaution dès que Luizzi se fut introduit.

À peine étaient-ils dans le jardin, qu’ils entendirent des pas rapides venir de l’autre extrémité de la ruelle ; la servante fit signe à Luizzi de garder le silence, et tous deux demeurèrent immobiles. On s’arrêta devant la petite porte, on écouta un moment, puis on s’éloigna ; mais à peine celui qui faisait tout ce manége avait-il fait quelques pas, qu’il revint. La servante, troublée, dit avec un geste d’impatience :

— Folle ! j’ai oublié le verrou !

Elle s’élança vers la porte et s’y appuya de toute sa force ; elle fit signe à Luizzi de l’aider, et celui-ci obéit machinalement. Il entendit