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Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/152

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Et depuis ce moment le sphinx n’a pas changé,
Il doute de l’enfer où Dieu l’a replongé !

Il vient vers le monarque et dit : — « L’anniversaire
« Du jour où tu vainquis Satan ton adversaire,
« Approche, et tout l’empire attend, en ce moment,
« La fête consacrée à ton avènement.
« Tes ordres, mi des rois, pour cette fête insigne ? »
Le roi me répond pas, se lève et fait un signe ;
Et soudain, la moitié de l’empire des pleurs,
Dépouillant pour neuf jours ses rougeâtres couleurs,
Se revêt de palais, de clartés et d’ombrages,
Des gouffres ténébreux éblouissants mirages.
La voix d’Idaméel, verbe jouissant du mal,
A créé pour neuf jours un Éden infernal,
Dont sa main chassera la foule désunie,
Avec un glaive ardent, la fête étant unie !
Là se déploie au loin, dans.toute sa hauteur
Et superbe aux regards, l’âme du créateur ;
L’âme du sombre Maître en son œuvre venue,
Splendide et forte et grande et de Dieu seul connue ;
Et qui pouvait répandre, en secouant ses fers,
Assez d’enchantements pour parer les enfers.
Mais ces enchantements, ce monde qu’elle invente,
Renferment dans leur sein des germes d’épouvante,
Des semences de mort dont l’éternelle nuit
Dans son air sépulcral verra mûrir le fruit.

Fière de sa beauté qu’elle montre à l’aurore,
Ainsi Constantinople, en reine du Bosphore,
De son front couronné de coupoles d’étain
Allume l’incendie aux flammes du matin,